Initiative de l'Observatoire "Les gens d’Ici"

Nous sommes l'initiative Observatoire «Les gens d’Ici», un regroupement de Grecs en Grèce qui, dans le contexte de la démocratie, de la justice sociale et économique et de l'écologie, s'occupe des questions de la communauté autochtone historique grecque en Albanie (Épire du Nord). Notre raison d'être est la solidarité avec les parties dispersées de l'hellénisme en dehors de l'État grec, mais aussi avec les peuples et les mouvements opprimés du monde entier qui luttent pour la paix, la justice et les droits de l'homme. La lutte pour la défense des droits des Grecs autochtones d'Albanie inclut la consolidation de bonnes relations avec nos voisins albanais. L'affirmation démocratique des droits de tous les ressortissants albanais qui s'identifient comme Grecs et le souci de vivre librement est une lutte exemplaire pour la sécurité, la paix et la stabilité dans les Balkans à un moment où ces derniers sont déchirés par des conflits ethniques. A l'occasion des événements d'Himara (Chimara) et de la détention préventive du maire grec Fredy-Dionysios Beléris, élu lors des dernières élections municipales en Albanie ainsi que de son associé Pantelis Kokavesis (libéré dans des conditions défavorables en raison de son état de santé extrêmement critique), nous souhaitons vous informer sur une série de violations commises par le gouvernement albanais à l’égard des droits de l'homme tels qu'énoncés dans les traités internationaux, les déclarations, la convention-cadre européenne sur les minorités ainsi que dans les textes élaborés par divers mouvements et organisations. Comme vous le savez peut-être, en 1913, une grande partie de la région de l'Épire historique a été cédée à l'Albanie par le Traité de Florence. Il s'agissait d'une région riche en monuments datant de l'antiquité à la période moderne qui stipulent son identité grecque, ainsi que d'une population qui luttait pour l'union avec la Grèce. Toutefois, alors que l'autonomie d'une partie de l'État albanais nouvellement créé a été établie en 1914, sa mise en œuvre a été inerte par les bouleversements internationaux survenus au cours de la Première Guerre mondiale. Par la suite, avec l'affaiblissement de l'État grec suite aux génocides des Grecs (avec ceux des Arméniens et Assyriens) lors de la guerre de l’Asie Mineure, elle n'a jamais été mise en œuvre. Depuis lors et jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, les Grecs vivant en Albanie ont été soumis à un régime non défini, qui a permis d'autres actions arbitraires de la part des gouvernements albanais. L'interdiction des écoles grecques, condamnée par la Soiété des Nations en 1935, n'en est qu'un exemple. Ensuite, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la dictature du parti travailliste albanais a imposé des zones territoriales aux minorités et attribué arbitrairement à la minorité grecque nationale (terme juridique officiel) 100 villages seulement dans deux des régions historiques grecques en Albanie. Ainsi, les régions d’Himara, de Korytsa - Erseca - Kolonia, de Delvino, de Premeti et d’Avlonas ainsi que les quartiers d'autres villes où vivaient de nombreuses communautés grecques n'ont pas été reconnus. De 1945 à 1990, les Grecs d'Albanie ont subi une série d'épreuves par la dictature albanaise : meurtres, disparitions, exécutions, exiles, viols et emprisonnements. Dans le même temps, le régime veillait à recruter ou à accorder des privilèges à un nombre suffisant de Grecs afin de briser la cohésion des communautés grecques. Après 1991 et jusqu'en 1994, alors que l'État albanais procédait à des réformes démocratiques, l'organisation légale des Grecs, l'Union Démocratique de la Minorité Nationale Grecque (DEEEM) «Omonia», s'est vu interdire de participation aux élections en tant que parti légal. Pendant cette période, malgré l'orientation officielle européenne de l'Albanie, les écoles grecques qui avaient été fondées entre-temps ont été fermées, les événements et manifestations à contenu national ont été interdits ou réprimés, les prêtres ont été expulsés, une colonisation systématique a été effectuée afin de modifier la composition de la population dans les villes à majorité grecque (c’est le cas par exemple, de la ville grecque et chrétienne d'Agioi Saranda, qui a été colonisée de 25 000 Albanais auxquels des titres de propriété ont été attribués) et la sécurité nationale de l'ancien régime dictatorial a continué à fonctionner sans interruption. En 1994, à l'occasion d'un attentat terroriste perpétré par des inconnus (qui invoquaient l'autonomie de 1914) contre un avant-poste militaire albanais, à été suivie par un pogrom sans précédent qui s'est abattu sur les cadres et les membres la DEEEM «Omonia», qui aboutit à un simulacre de procès contre cinq de ses membres pour haute trahison. Il s'ensuivit le premier grand exode des Grecs d’Albanie, qui émigrèrent principalement en Grèce. Le grand exode suivant a eu lieu en 1997 avec l'effondrement du réseau parabancaire (crise des pyramides de Ponzi) qui a provoqué une crise économique énorme suivie d'affrontements armés dans tout le pays. Cette crise s'est traduite par des meurtres, des enlèvements, la destruction d'infrastructures, des attaques armées contre des villages où vivaient des Grecs. Ensuite, au cours de la première décennie du 21e siècle, l'Albanie a connu une période de normalisation relative de la situation. Cependant, tout en adhérant à des organisations internationales et en acceptant l'acquis européen, la minorité grecque a été traité avec une défaveur croissante, ce qui a entraîné une escalade de fuites des Grecs de leurs foyers ancestraux. Des questions telles que : - la perpétuation des zones minoritaires, - le refus de créer de nouvelles écoles grecques en dehors des zones minoritaires, - la poursuite de programmes scolaires au contenu anti-grec, - l'empiètement des droits de propriété communales et privées de la minorité ethnique grecque reconnue et non reconnue (grâce à de faux documents de propriété datant soi-disant de la période ottomane), - l'intimidation et le terrorisme lors des élections nationales et municipales contre les électeurs, les candidats et les représentants élus, - le renforcement et la direction de groupes et d'organisations paramilitaires pour intimider les Grecs, etc. ont inversé l'ambiance initiale qui avait débuté en 1997 après la fin de la crise des pyramides de Ponzi. La première décennie du siècle s'est terminée par l'assassinat brutal à Himara du Grec Aristotélis Goumas, qui s'exprimait en public dans sa propre langue, par des membres d'un gang paramilitaire. C'était l'époque où le gouvernement albanais inaugurait de nouvelles routes dans la zone élargie de la côte sur l’axe Agioi Saranda - Himara - Avlonas avec le soutien d'agents de l'État profond qui interdisaient la langue grecque en public. En même temps, en utilisant les programmes de développement de la Banque Mondiale sans contrôles satisfaisants, le gouvernement a permis, en particulier pour la province d'Himara, le lancement d'un projet qui empiétait sur la propriété des Grecs, avec la construction de grandes unites touristiques  grâce au capital provenant d'activités internationales illégales. Au cours de la décennie suivante, avec l'élection de l'actuel premier ministre Edi Rama, une nouvelle ère de tension systématique et d'escalade sur des questions antérieures a commencé. Une forme autoritaire régime a été instaurée, qui perdure encore aujourd'hui. De nombreux changements institutionnels basés sur l'acquis européen sont encore en suspens, car les dispositions d'application n'ont pas encore été formulées et adoptées. Avec un discours nationaliste, l’équipe au pouvoir continue de faire pression et d'expulser les Grecs d’Albanie. Plus particulièrement : - la loi sur les «investisseurs stratégiques» ou encore sur le «développement du tourisme» oblige à l'expropriation de biens contre de maigres compensations, - la loi sur la division administrative du pays unit des municipalités grecques et albanaises, toujours en défaveur démographique des premières - l'abandon des infrastructures (routes, réseaux d’eau, d’électricité, etc.) et des nombreux monuments qui caractérisent l'identité ethnique et religieuse des habitants des villages de la minorité grecque officielle, - le renforcement des gangs paramilitaires au comportement anti-hellénique, ainsi que la mise en avant de journalistes et de personnalités publiques qui expriment leurs sentiments anti-helléniques, - la poursuite des programmes scolaires aux formulations irrédentistes, par exemple dans les cours d'histoire et de géographie, ainsi que la non-implantation d'unités scolaires dans les régions à forte population grecque (villages de Himara, d’Avlonas, de Delvino, de Korytsa, etc.) - la violation du droit international par un certain nombre d'acteurs institutionnels et politiques, - des comportements tels que l'assassinat de notre compatriote Konstantinos Katsifas dans son propre village, qui fait partie des villages de la minorité nationale grecque, par les forces spéciales de la police albanaise, alors qu'elles avaient la possibilité de l'arrêter pour des actes illégaux, - la non-application des dispositions prévues lors du recensement de 2011 (la Commission européenne sur les minorités a indiqué cette année-là au gouvernement albanais qu’elle ne reconnaissait pas les résultats de ce recensement), - la coopération avec des personnes actives dans des groupes criminels ou impliquées dans des affaires de corruption (alors que des centaines d'arrestations d'associés financiers et politiques du gouvernement albanais ont eu lieu, ce qui a encore estompé le profil «incorruptible» du Premier ministre), - d'autres exemples de violations nationales et internationales et d'atteintes aux droits de l'homme qui constituent, à termes, une forme de nettoyage ethnique silencieux, Le cas de Himara n'est qu'un exemple parmi d'autres. Nous devrions conclure notre exposé et notre appel à agir pour les droits des Grecs autochtones d'Albanie, non seulement par les quatre annexes à la fin de notre texte, mais aussi avec quelques éléments factuels qui, nous l'espérons, jetteront la lumière sur le contexte international de cette problématique : 1. L'Albanie, pays candidat à l'adhésion à l'Union européenne, bénéficie d'un financement généreux pour mener à bien les réformes institutionnelles qui constituent les conditions d’entrée à l’U.E. Cependant, elle ne remplit aucune de ces conditions actuellement. Quasiment aucune sanction ou interruption de financement n'a été imposée jusqu’à présent. 2. L'entretien de relations étroites avec la Turquie d'Erdogan (de type père-fils) permet à cette dernière d'instrumentaliser la politique étrangère de l'Albanie. D'autre part, en finançant des actions de turcisation illégitime, cette relation de tutelle renforce le modèle autoritaire d'exercice du pouvoir en Albanie. 3. L'Albanie est un levier politique des États-Unis et de l'OTAN dans une tentative d’alignement des Balkans occidentaux sur les organisations occidentales, dans un nouveau contexte de guerre froide ouvert par l'intervention en Ukraine. 4. L'Albanie, dans le récit officiel académique et institutionnel, ouvertement irrédentiste, proclame l'union des territoires albanais qui se trouvent aujourd'hui en Grèce, à Skopje, au Kosovo, en Serbie et au Monténégro. 5. L'Albanie ne subit pas les sanctions prévues par la politique étrangère de la Grèce en tant que membre d'organisations internationales (Union Européenne, OTAN, Traité de Schengen, ONU, etc.) pour toutes les violations du droit européen et international qu'elle a commises et en particulier celles concernant les zones minoritaires officielles de la minorité nationale grecque et d'autres zones où résident des épirotes grecs autochtones majoritaires ou minoritaires. Jusqu'à présent, la Grèce s'est contentée de faire des suggestions sur l'Etat de droit qui n'est pas appliqué. Nous espérons que vous ferez entendre votre voix partout où vous avez la possibilité de vous exprimer pour défendre les droits de la cause pour laquelle nous luttons et nous attendons avec impatience d'entendre parler de vos propres luttes. Nous vous demandons d'élever immédiatement la voix pour mettre fin à la prise d'otage criminelle de Beleris et Kokavesis et pour permettre au maire élu d'Himara d'exercer ses fonctions. Toute question d'éclaircissement de votre part est légitime et souhaitable afin que nous puissions vous donner davantage d'éléments. Enfin, l'appel que nous vous adressons porte également sur la question de l'interdiction arbitraire par les autorités albanaises d'entrée en Albanie d'un certain nombre de grecs en Grèce, dont notre membre Kostas Dimitropoulos. Kostas Dimitropoulos, enseignant, a enseigné pendant 15 ans dans des établissements de l'Église autocéphale d'Albanie (Université d'Argyrokastro "Ekrem Chabey", école de 9 ans d'Himara "Homer") et a pu voyager en Albanie sans entrave entre 1991 et 2018. Il n'a aucune poursuite pénale en Grèce ou à ailleurs à l'étranger. Le 17 juillet 2023, sa deuxième interdiction d'entrée en Albanie (la première datant de 2019) a été formulée comme suit: Kostas Dimitropoulos «est considéré comme une menace pour l'ordre public, la sécurité intérieure, la santé publique ou les relations internationales de la République d'Albanie». Désormais, il est interdit de rencontrer ses proches à Himara (il est le mari de la sœur de Pantelis Kokavesis, qui est persécuté avec le maire élu d’Himara, Dionysios Beleris). Nous vous demandons d'élever une voix de protestation contre cette pratique arbitraire. Merci de votre attention Initiative de l'Observatoire "Les gens d’Ici", https://oiapedw.blogspot.com/ oiapedo2023@gmail.com https://www.facebook.com/profile.php?id=100094652520960 Pour la communication: Konstantinos Dimitropoulos Georgios Kyriakou ANNEXE 1 : l'affaire de la prise en otage de Beleris et Kokavesis Au cours de la campagne électorale de cette année pour les élections locales (élections du 14 mai 2023), le premier ministre Edi Rama a publiquement ciblé lors de rassemblements politiques le candidat de l'époque, et maintenant maire élu d'Himara, Frédy-Dionysios Beleris. Edi Rama a violé tout le sens de l'éthique et du devoir du premier ministre. La police a arrêté Fredy-Dionysios Beleris et Pantelis Kokavesis deux jours avant les élections municipales, sans aucune preuve, prétendument pour corruption illégale d'électeurs. Jusqu'à présent, sans aucune preuve, comme l'admettent les avocats, les politiciens et les intellectuels albanais, Beleris est en détention alors que le mandat du maire sortant est prolongé dans le cadre d'une procédure illégale. Ce dernier, du fait de sa position, a légitimé pendant 12 ans tous les projets d'empiètement sur la propriété des Grecs d’Himara. Un exemple illustratif de cette situation est l'approbation de la construction d'une installation touristique sur la plage d'Himara par le mari de l'actuelle ministre albanaise des affaires étrangères, Olta Jatska, ainsi que l'étouffement de toute protestation contre ces abus. ANNEXE 2 : le cas historique d'Himara Himara est une région historique grecque qui a connu une longue histoire de luttes pour préserver son identité et qui a largement contribué à la révolution de libération des Grecs contre l’empire ottoman. En 1945, les habitants d'Himara ont refusé de participer au référendum organisé pour légitimer Enver Hoxha en tant que dirigeant du pays et fondateur de la République populaire d'Albanie. Après cet acte héroïque, des exécutions, des exils, des emprisonnements, des tortures, ont eu lieu, ainsi que le recrutement de certaines personnes par les services du régime. La région a ensuite été colonisée par des militaires albanais, des membres des forces de sécurité, des fonctionnaires, etc. Tout au long de la dictature, les himariotes ont résisté en conservant leur langue et leur religion interdites à l’intérieur de leurs foyers. Après 1991 et jusqu'aujourd'hui, elle a fait l'objet d'un intérêt léthal de la part de l'État albanais, avec des pressions, des interférences dans les procédures judiciaires, des empiètements sur les propriétés des Grecs, un régime interdisant l'enregistrement de leurs propriétés dans le registre foncier, avec des passages à tabac, des surveillances, des déformations officielles de la réalité historique, l'assassinat d'Aristotélis Goumas et des actions paramilitaires qui terrorisent les habitants grecs ainsi que leurs amis albanais.

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